Sans détour
Public
Cycle I (à partir de 5 ans).
Thèmes
sans-abris, quotidien, solidarité, émotions, don
Résumé
Une enfant et sa mère passent chaque jour devant une dame assise sur le sol avec son bébé. Que font-ils là ? Les questions se bousculent dans la tête de l’enfant qui ne sait pas comment réagir face à cette précarité. Devant la tristesse de sa fille, la mère trouve les mots pour la réconforter, lui donnant l’élan nécessaire pour aller à leur rencontre : « On ne peut pas tout porter. Un sourire, un regard, un geste même tout petit, c’est déjà quelque chose. »
Auteur
.rice
Après Louise, La Disparition de Chou, J’aimerais, La Sieste, Léni veut aller danser !, Le Toboggan, Un monde à inventer et La Rencontre, Stéphanie Demasse-Pottier signe avec Fin d'été son neuvième album aux Éditions de L’Étagère du bas. Bibliothécaire en section jeunesse dans la région parisienne, elle écrit en parallèle. Elle est publiée chez d’autres éditeurs jeunesse: Grasset, L’Agrume, Hélium, Sarbacane, De la Martinière, Éditions des Éléphants, etc. © Audrey Calleja pour le portrait
Illustrateur
.rice
Tom Haugomat est un illustrateur également féru de films d’animation. C’est à l’école des Gobelins qu’il se découvre une passion pour l’image en mouvement. Il y rencontre le dessinateur Bruno Mangyoku avec qui il va concevoir divers projets de court-métrages pour Arte. Le style qu’il adopte est minimaliste et délicat, l’artiste travaille avec peu de couleurs et des réserves de blanc qui laissent respirer ses sujets. Aujourd’hui il continue de réaliser des films d’animation, mais entretient également sa carrière d’illustrateur, à la fois pour la presse, la publicité et l’édition jeunesse. Il vit à Paris.
Avant la
lecture
Laisser les enfants observer la couverture, pour qu’ils repèrent les informations essentielles (titre, auteur, éditeur). Puis les laisser observer et émettre des suppositions : quels personnages apparaissent et que font-ils ? (Sur l’illustration de couverture, on voit un adulte et un enfant qui se tiennent par la main. Ils marchent sous la pluie. L’enfant tourne la tête, comme s’il cherchait quelque chose du regard.) Que nous apprend la quatrième de couverture ? (Qu’il s’agit d’une mère et de sa fille, et qu’elles passent tous les jours devant une mère et son bébé qui sont assis sur le sol. On comprend que l’histoire va parler de cette situation, de la manière dont elle affecte l’enfant, et de comment sa mère va essayer de la réconforter.) À la lumière de ces informations, peut-on deviner pourquoi l’enfant regarde en arrière ? (On peut se dire qu’elle est mal à l’aise à l’idée de croiser cette dame et préfère détourner le regard.) Qu’est-ce que les enfants peuvent dire sur les couleurs et les éléments ? (Elles sont douces et contrastées. Le ciel est clair malgré la pluie. Les arbres et les immeubles sont comme des ombres : cela donne encore plus d’importance aux personnages, qui sont déjà placés au centre et portent des couleurs plus vives. L’humain sera sans aucun doute au centre de l’histoire, et il est mis en avant par les éléments naturels et matériels plus en retrait.)
Dans ce texte au style léger et poétique, Stéphanie Demasse-Pottier aborde un sujet de société majeur peu traité en littérature jeunesse : celui des sans-abris. La voix douce et innocente de la jeune narratrice est au cœur de l’histoire et résonne ainsi pour transmettre le propos avec une grande justesse. Les illustrations minimalistes aux tons pastel de Tom Haugomat, grâce à une alternance de mise en pages intelligente, viennent subtilement mettre l’accent sur les pensées et ressentis de l’enfant, et renforcer cette touchante leçon d’humanité.
Jeux/activités
(à adapter en fonction de l’âge et de l’intérêt
des enfants)
- Même s’il ne s’agit pas du sujet principal, pour insuffler un peu de légèreté, on peut proposer aux enfants de décrire et de dessiner (en trois illustrations, comme Tom Haugomat sur la deuxième double-page) leur routine matinale pour se rendre à l’école.
- On peut engager une discussion plus sérieuse : ont-ils déjà été confrontés à la même situation que la petite fille ? Comment ont-ils réagi ? Comment aimeraient-ils réagir si cela leur arrivait ?
- Si l’on souhaite s’appuyer sur un support et des réponses concrètes de professionnels, on peut utiliser cet ouvrage, dans lequel Xavier Emmanuelli (fondateur du Samu social) répond aux questions de Sophie Bordet-Pétillon (journaliste). Les enfants pourront y trouver des idées pour agir à leur niveau, s’ils le veulent (donner des vêtements, couvertures, adresser un sourire, un bonjour, etc.).
- Ils peuvent d’ailleurs imaginer que la petite fille ait choisi un autre moyen d’agir/d’aider et le représenter par un dessin.
Compréhension du texte
Qui retrouve-t-on sur la première double-page ?
L’enfant de la couverture.
Quelle remarque peut-on faire sur l’imprimé cerises de son cartable ?
C’est le même que sur les pages de garde.
Que s’apprête-t-elle à faire ?
À se mettre en route pour l’école, comme chaque jour.
De quelles étapes se compose le trajet ?
Il faut d’abord traverser au feu, passer le long des grands immeubles, puis longer le parc.
Que fait l’enfant pendant ce temps ?
Elle compte ses pas, jusqu’à 10.
Qui raconte cette histoire ?
L’enfant (« je compte mes pas. »).
Où est située la boulangerie ?
Juste à côté de l’école.
Que voit-on de la boulangerie sur les illustrations ?
Les bocaux remplis de bonbons.
Que voit-on aussi ?
La main de la maman et de la fillette qui se tiennent et le visage de l’enfant.
Que remarque-t-on sur le visage de l’enfant (et celui des personnages en général) ?
Leurs yeux, leur nez, bouche n’apparaissent pas. Les visages sont représentés dans leur ensemble, sans détails.
Qui l’enfant voit-elle chaque jour à côté de la boulangerie ?
Une dame assise par terre avec son bébé dans les bras.
Selon les enfants, pourquoi est-elle ici ?
Elle demande de l’argent, de l’aide aux passants pour elle et son bébé car ils vivent dans le besoin.
Est-ce la première fois que l’enfant les voit ?
Non, ils sont ici chaque jour.
Et quelle réaction cela provoque-t-il chez l’enfant ?
Cela la met mal à l’aise.
Comment essaie-t-elle de faire disparaître son malaise ?
En regardant ailleurs. En fermant les yeux, comme si cela allait la faire disparaître.
Lorsqu’elle dit qu’elle n’est plus là, cela veut-il dire que sa technique a fonctionné ?
Non, elle est toujours là mais son esprit est ailleurs.
Quel sentiment provoque quotidiennement chez elle la vue de cette femme et son enfant ?
De la tristesse.
Que voudrait-elle faire avec ce bébé ?
L’emporter avec elle, le mettre au chaud, le câliner.
Que font-ils sur l’illustration ?
On la voit qui porte le bébé, il pointe du doigt un mobile qui représente le système solaire.
Que voudrait-elle faire pour la maman du bébé ?
Lui proposer de venir boire un café.
La fillette garde-t-elle tout cela pour elle ?
Non, elle en parle avec sa mère quand elles sont seules.
Cela l’aide-t-elle ?
Pas vraiment. Elle entend les mots de sa mère mais ne comprend pas ses explications.
Comment cette idée est-elle illustrée ?
Par un jeu de Scrabble, des lettres dans le désordre et la petite fille qui semble tenter de les mettre dans l’ordre.
Souvent, que fait la fillette en silence ?
Elle pleure.
Que fait sa maman dans ces moments-là ?
Elle la serre dans ses bras, la couvre de bisous.
Quel surnom affectueux lui donne-t-elle ?
« Ma petite sensible ».
Puis que se passe-t-il quand revient le moment de partir à l’école ?
C’est le même malaise, la même tristesse à l’idée de passer devant la dame et son bébé.
Lorsque la fillette dit : « Et moi qui ne dis rien. Et moi qui ne fais rien », que comprend-on ?
Que c’est son impuissance, son incapacité à agir qui la rendent également triste. Elle se sent coupable.
Comment voudrait-elle éviter cela ?
En passant par un autre chemin, ce qui revient à fermer les yeux.
Que donne la maman à la dame ?
Une pièce, des gâteaux, des fruits, un bonjour, un sourire.
Et pendant ce temps, où est sa fille ?
Dans son dos, elle se cache.
Comment se sent-elle à ce moment-là ?
Toute petite, incapable de dire ou faire quoi que ce soit.
Que lui dit sa maman pour l’aider à mieux vivre cette situation et lui prouver qu’elle peut aider à son niveau ?
Qu’un sourire, un regard, un petit geste, c’est déjà quelque chose.
Que font ensuite la mère et la fille ?
Du tri dans la chambre et dans les jouets de l’enfant.
Quels jouets voit-on ?
Un livre, un dinosaure, des jumelles, un Rubik’s cube, une voiture, des peluches, une poupée.
Qu’est-ce que l’enfant nous apprend sur cette poupée de chiffon ?
Elle la consolait lorsqu’elle était petite. Et elle décide de dormir avec elle.
A-t-elle l’intention de redormir avec elle chaque nuit ?
Non, une dernière fois.
Le lendemain matin, qu’est-ce qui a changé ?
La petite fille ne semble plus triste ni mal à l’aide, mais déterminée à parcourir le chemin de l’école sans détour. Cela se voit aussi sur l’illustration : elle a enlevé sa capuche, comme si elle avait décidé de ne plus se cacher.
Comme au début du livre, elle compte les pas, mais quelque chose a changé dans son attitude : quoi ?
Avant, elle appréhendait de s’approcher de la dame et du bébé et elle comptait ses pas pour penser à autre chose, se distraire de son malaise, mais désormais elle compte les pas qui la « rapprochent de lui », donc du bébé.
Et que fait-elle lorsqu’elle arrive à son niveau ?
Elle se baisse et lui tend sa poupée de chiffon.
Comment réagit le nourrisson ?
Il lui sourit.
Que voit-on sur la dernière illustration ?
La fillette et sa maman sont accroupies au niveau de la dame et du bébé, qui tient la poupée. Elles semblent se parler.